Quelques maladies du cacao
Etat des lieux global
Ainsi qu'on peut l'observer pour bon nombre de formes d'agriculture qui se sont développés de façon intensive, le cacaoyer n'est pas épargné et lui aussi connait une intensification de maladies et de ravageurs qui déciment la population et sa production. Les régions les plus touchées sont les pays d'Asie et ceux d'Amérique centrale et du sud (pour ceux qui veulent en savoir plus vous trouverez des liens en bas de page)
Mais pour le moment, l'Afrique est encore grandement épargnée mais sachant que nous n'avons aucun contrôle sanitaire à l'entrée des frontières, je crains que ce ne soit qu'une question de temps avant que nous ne soyons touchés de plein fouet comme ce fut le cas pour d'autres épidémies telle que la grippe aviaire pour ne citer que la plus récente.
Je crois que la destruction des écosystèmes y est pour beaucoup mais je n'ai aucune preuve de cela, ce n'est donc qu'un simple ressenti. Reste que nous devons nous préparer à ces maladies qui arrivent.
Quoi qu'il en soit, bien que nous soyons épargnés par le plus violent des problèmes qui affectent nos confrères américains et asiatiques, je dois quand même informer ceux qui nous lisent et souhaitent se lancer dans cette activité, des risques inhérents à la production de cacao au Cameroun. S'ils sont bien anticipés et traités à temps, leurs effets sont relativement limités mais si le cultivateur est négligent il verra les arbres de son exploitation décimés et/ou les fruits de ses arbres pourrir sous ses yeux sans qu'il ne puisse rien y faire.
Voici donc quelques images des maladies et attaques auxquelles nous sommes confrontés mais que nous arrivons à maintenir à un seuil acceptable compte tenu de notre souhait de réaliser une production bio. Nous sommes actuellement à moins de 10% de la production affectée (contrairement à 25% l'année dernière) mais l'idéal serait de descendre à 2 ou 3%.
La maladie des fruits la plus courante c'est de voir les cabosses pourrir avant de mûrir
Plan d'action sanitaire préventif:
1- Entretenir la variété dans les espèces de cacaoyer au sein d'une exploitation, afin d'identifier celles qui résistent le mieux à telle ou telle maladie, afin aussi de ne pas perdre toute son exploitation lorsqu'une souche de cacaoyer est particulièrement sensible à un fléau qui vous touche.
2- Varier sa culture fruitière (en alternant avec le café, l'avocat, le corossol, les agrumes etc.) afin de maintenir un espace sanitaire entre les arbres d'une même espèce et réduire grandement la propagation des maladies
3- Lorsque l'exploitation est grande, il faut limiter la mobilité des équipes qui se déplacent avec la maladie en touchant les arbres et les fruits.
4- Détruire rapidement les arbres contaminés qui ne peuvent être soignés.
5- Réduire au strict minimum l'utilisation de pesticides car la plupart du temps ils détruisent l'écosystème. C’est à dire qu'en même temps qu'ils détruisent le ravageurs ils détruisent aussi les autres animaux qui sont utiles au cacao par exemple les fournis et les abeilles pour la pollinisation, mais pas que.
Le pillage par les rongeurs (écureuils)
Alors que nous n’en avons trouvé mention nulle part, les écureuils sont pour nous une vraie nuisance. C’est notre seconde cause de perte de production mais de très loin largement inférieure à l'attaque des champignons qui causent pourriture des cabosses. Ceci représente moins de 10% de nos pertes qui sont principalement dues aux pourritures et indirectement à la sécheresse et aux capsides.
Reste que nous devons anticiper et tenter de contrôler la population de ces nuisibles et pour ce faire nous comptons installer quelques chats (donc des prédateurs) dans l'exploitation. On espère que devrait rétablir un certain équilibre naturel.
Manuals | World Cocoa Foundation
The leading organization in cocoa sustainability.
http://www.worldcocoafoundation.org/category/knowledge-center/manuals/
Voici notre principale source de documentation sur la conduite d'une cacaoyère